Ce vendredi 16 septembre, l’US Carcassonne se déplace à Vannes pour le compte de la 4ème journée de championnat de Pro D2. Deux ex-vannetais sont titulaires en charnière : Pierre Pagès et Christopher Hilsenbeck. Découvrez leurs impressions à quelques heures du match.
Ce jeudi à 7h30, le bus de l’US Carcassonne reprenait la route. C’est le second déplacement pour les Jaune&Noir cette saison, et pas n’importe lequel ! 11h de route attendaient les joueurs de l’USC pour rallier le Stade de la Rabine, antre du Racing Club de Vannes. Un déplacement spécial donc, et pour certains plus que pour d’autres : Pierre Pagès (demi-de-mêlée) et Christopher Hilsenbeck (demi-d’ouverture) sont tous les deux dans le groupe et font donc leur grand retour en terre bretonne, où ils évoluaient encore la saison passée. Entretien.
Pierre, tu as connu un début de saison compliqué suite à ta blessure au rein en match amical, cela doit-être compliqué de se blesser d’entrée dans un club où tu viens de signer…
Pierre Pagès : C’est toujours compliqué, tu te retrouves en dehors de la dynamique de départ du club, c’est sûr. Mais c’est à moi de revenir et de faire le maximum pour m’intégrer dans le collectif.
En tant qu’ancien joueur du RCV, comment jugez-vous cette formation?
Pierre Pagès : C’est un club qui a un bon projet. Ils pratiquent un jeu assez structuré et très organisé, qui est parfois un peu moins fort dans l’adaptation. Mais il y a eu énormément de turn-over avec le recrutement, donc cette saison c’est un peu une nouvelle équipe vannetaise.
Christopher Hilsenbeck : C’est une équipe qui a des principes de jeu assez forts : dans ses 40m beaucoup de jeu au pied pour inverser la pression. Ils pratiquent un jeu assez structuré avec des cellules de trois joueurs comme on peut aussi retrouver dans d’autres clubs. Peut-être un peu moins d’initiatives qu’à Carcassonne.
Y’a-t-il une appréhension à retrouver le public Vannetais souvent chaud et nombreux ?
Pierre Pagès : Non, en vrai c’est un public assez agréable à jouer, même à l’extérieur. Cela me donne plutôt une motivation supplémentaire. Pour moi, il n’y a pas de soucis. Lorsque le calendrier sort, c’est sûr que ça fait partie des dates que j’ai cochées. J’ai la chance de pouvoir jouer ce match, c’est tant mieux.
Christopher Hilsenbeck : C’est un match que j’attends forcément, j’ai encore beaucoup d’amis là-bas, beaucoup de personnes que j’apprécie et c’est toujours plaisant de pouvoir revenir. C’est une bonne chose que ça tombe si tôt dans le championnat, c’est frais, on a encore des liens forts. C’est vraiment une rencontre que j’ai hâte de vivre. L’aventure Vannetaise s’est bien terminée pour moi, on s’est quittés en bons termes. J’avais fait mon temps là-bas et j’étais prêt à partir. On est vraiment dans une optique de vivre ces moments et de prendre un maximum de plaisir dans ce stade atypique.
Vous avez joué pendant deux ans dans le même club, c’est plus facile de jouer tous les deux non ?
Pierre Pagès : On a peut-être un peu plus de repères… Mais on travaille aussi collectivement avec tout le monde à Carcassonne, donc nous sommes prêts si ça venait à changer.
Christopher Hilsenbeck : On a un langage un peu plus commun, c’est à dire qu’on arrive à se comprendre plus vite. Même si quand on est arrivés ici, il y avait des annonces propres au club et un projet qui a changé un petit peu, on arrive quand même à se comprendre rapidement en fonction des situations qui se présentent.
Le fait de jouer contre des ex-coéquipiers que vous connaissez, et qui forcément vous connaissent aussi, rend-t-il l’approche du match plus compliquée ? Ou au contraire pensez-vous que c’est un avantage ?
Christopher Hilsenbeck : Je pense que c’est un avantage pour Pierre et moi parce qu’on connait cette équipe par cœur, collectivement on sait comment elle a l’habitude de jouer, ce qu’ils vont faire dans certaines zones du terrain. Au contraire, eux, ils connaissent Pierre et moi, mais le jeu collectif carcassonnais, ils le connaissent moins bien. Je dirais qu’on a un petit avantage par rapport à ça.
Pierre Pagès : c’est sûr qu’en ayant joué dans la charnière, on a été au cœur du projet de jeu de cette équipe, donc on sait à peu près vers quoi le manager veut tendre. Mais attention, il y a eu beaucoup d’arrivées, cette été, donc c’est aussi une nouvelle équipe vannetaise que l’on verra vendredi.
Il y a eu des coups de téléphone un peu cette semaine avec des vannetais ?
Pierre Pagès : non, moi pour l’instant non.
Christopher Hilsenbeck : Moi j’ai échangé un peu avec certains, j’ai essayé d’obtenir des infos sur la compo… (rires)
Y’a-t-il des similitudes ou des différences entre le fonctionnement du RC Vannes et de Carcassonne ?
Pierre Pagès : Le fonctionnement change un peu… Après moi j’ai été surpris de la manière dont ça bosse ici, on travaille dur. Je ne pensais pas que ça bossait autant physiquement.
Christopher Hilsenbeck : moi c’est plus en termes de vie de groupe. J’ai l’impression qu’ici, les joueurs sont un peu plus responsabilisés et prennent une plus grosse part dans la vie de tous les jours. A Vannes, c’est le manager qui est un peu le grand papa, celui qui décide de tout. Ici j’ai l’impression qu’il y a un groupe de leaders en place qui pèse dans les décisions. Le staff tend la main aux joueurs, mais derrière les joueurs font leur part. C’est un équilibre.
Christopher, ce sera ta première titularisation de la saison vendredi soir, jusqu’ici tu avais débuté sur le banc. Est-ce que ça change quelque chose dans ta préparation du match ?
Christopher Hilsenbeck : Non, c’est la même préparation. J’aime bien être au courant de toutes les annonces, j’ai mes petites habitudes que je sois remplaçant ou titulaire. Cela ne change rien.
S’il avait fallu faire un choix entre être le héros de la semaine dernière contre Béziers ou être le héros de la rencontre de vendredi à Vannes, Christopher, tu aurais préféré quoi ?
Pierre Pagès : Les deux ! (rires)
Christopher Hilsenbeck : Le mieux ce serait les deux (rires). Mais non, je ne changerais pas le cours des choses, c’était très bien la semaine dernière, là c’est une nouvelle semaine, on verra ce qu’elle amène.
5 ans à Colomiers, 5 ans à Vannes, tu es un joueur plutôt fidèle non ?
Christopher Hilsenbeck : C’est plutôt dans mon caractère d’être sur des projets à long terme, de créer des relations assez fortes avec des joueurs et parfois des entraîneurs. C’est quelque chose qui me correspond plus. Mais malgré tout, à chaque fois que j’ai changé de club, j’ai trouvé ça assez stimulant. Cela te donne un nouvel horizon, de nouvelles ambitions… On a l’impression que quand on est dans son confort, dans son club, qu’on a pas besoin de changement et on veut y rester pour toute sa vie. Mais on se rend aussi compte que cette difficulté de devoir intégrer un nouveau groupe, de devoir bosser pour retrouver un statut, c’est gratifiant et on y prend du plaisir.
Pierre, c’est compliqué d’arriver dans un nouveau club ? De devoir faire ses preuves ?
Pierre Pagès : Il faut bosser. Ses preuves… Je ne sais pas. Mais je pense qu’il faut rentrer très vite dans le collectif et jouer avec toute l’équipe. Après les coachs font leurs choix en fonction des prestations des uns et des autres. Mais je ne le vois pas comme « je rentre pour faire mes preuves ». Sinon on risque de s’enfermer dans un jeu très individuel et restreint autour de soi-même. Il faut rentrer dans le collectif et faire tourner l’équipe. Si l’équipe tourne, cela amènera de bonnes prestations sur le plan individuel.
Dernière question : comment jugez-vous le début de saison de Vannes et de Carcassonne ?
Christopher Hilsenbeck : J’ai suivi attentivement le début de saison de Vannes. Le premier match contre Angoulême, ils perdent un peu sur le fil dans les derniers instants. Je pense que s’ils le gagnent, ce n’est plus la même entame de championnat pour eux. La semaine suivante, sous pression à domicile, ils gagnent sur le fil contre Biarritz. Je pense que leur dernier match contre Rouen est assez difficile à juger, il pleuvait énormément. Pour l’instant, je pense que comme disait Pierre, c’est une équipe en reconstruction avec beaucoup d’arrivées. Elle va se construire au fil de la saison.
De notre côté, honnêtement, je suis agréablement surpris. C’est un groupe qui a énormément tourné, avec une quinzaine de recrues… Mais j’ai trouvé que les leaders se sont vite affirmés et ont vraiment pris les choses en main pour aider toute l’équipe à trouver des repères. On est un peu passé à côté contre Colomiers, mais face à Montauban et Béziers, je crois qu’on a montré du caractère. L’équipe doit continuer à se construire autour des anciens qui étaient déjà là, qui forment une fondation. En espérant que la victoire obtenue le week-end dernier va donner de l’enthousiasme et de l’allant pour faire un bon premier bloc.
Pierre Pagès : Au delà de Vannes et de Carcassonne, je trouve que le championnat de ProD2 est très serré sur les premières journées avec des matchs qui se décantent dans les derniers instants. C’est un championnat très accroché.
Merci messieurs. Bon match !