Louis Marrou, intenable depuis le début de la saison, vient de connaître sa première expérience avec l’Equipe de France à VII (du 4 au 8 mars 2019). Durant une semaine, il a eu l’opportunité de rejoindre le centre d’entraînement de Marcoussis. Présent sur la liste de développement, le staff tricolore a décidé de tester ses capacités le temps d’un stage au sein de France 7 développement. C’est avec plaisir que Louis s’est prêté au jeu des questions/réponses pour nous faire partager sa courte mais très enrichissante expérience avec une discipline qui se cesse de se développer.
Louis, comment s’est passée ta première convocation avec France 7 développement ?
J’ai été tout de suite très bien accueilli par les joueurs et l’ensemble du staff. L’ambiance était vraiment géniale dans le groupe. Oui, évidemment je suis très heureux d’avoir été convoqué avec l’équipe de France à 7 Développement, c’est une grande fierté de pouvoir porter ce maillot. A titre personnel, c’est une petite revanche pour moi car je n’ai pas eu la chance de passer par les pôles espoirs étant jeune. Sans cesse, on nous répétait qu’il faillait un morphotype idéal pour occuper tel ou tel poste … Trop petit pour jouer 3ème ligne, trop ci, trop ça … Honnêtement je ne m’attendais pas du tout à figurer dans la liste des 30 joueurs issus du Top 14 et Pro D2 sélectionnables pour l’équipe de France à 7, et encore moins à être appelé pour participer à un stage de préparation.
L’occasion pour toi de redécouvrir une discipline en plein essort, ça change du XV ?
Effectivement, cela m’a permis de redécouvrir cette discipline que je pratiquais avec l’Université de Grenoble, grâce à Pierre Chaix et Patrick Mesny. Nous avions participé aux tournois de Nairobi, Singapour, et remporté celui de Genève face à l’international fidjien William Ryder en finale. Depuis l’arrivé du Rugby à 7 aux JO de 2016, cette discipline a pris beaucoup d’ampleur. Les règles sont quasiment les mêmes qu’au Rugby à XV, mais la différence majeure pour le spectateur c’est qu’au Rugby à 7 vous pouvez voir une pluie d’essais en quelques minutes, alors qu’à XV vous pouvez passer tout un match sans voir un seul essai marqué. Ici tout va plus vite !
Quelles sont d’après toi les qualités requises pour performer à 7 ?
Tout d’abord, il faut une excellente condition physique pour être performant et enchaîner les matchs lors d’un tournoi. C’est un sport exigeant, où la vitesse et la précision sont primordiales, sur le terrain la moindre erreur se paie cash. Un plaquage raté, c’est essai au bout. Il est donc important de bien plaquer, d’être fort sur les duels, de communiquer avec ses coéquipiers et de conserver le ballon. Il y a de nombreuses destinations à l’étranger à haut niveau, il faut donc aimé voyager et s’adapter rapidement aux différents climats.
Peux-tu nous faire un retour sur l’expérience vécue à Marcoussis ?
Les entraînements avec Nicolas Le Roux et Thierry Janeczek avaient lieu à Marcoussis tous les matins. C’était des entraînements axés sur la technique individuelle (passes, duels) et la circulation collective en attaque et en défense. Nous avons tous progressé au fur et à mesure du stage. L’après-midi nous faisions un retour vidéo sur nos entraînements et une analyse sur notre futur adversaire, l’Angleterre !
Nous étions nombreux au CNR, il y avait le XV de France masculin, féminin, les U20 et des entraîneurs en formation. Nous avons eu l’occasion de discuter avec certains d’entre eux, et j’ai eu le plaisir de retrouver Philippe Doussy, entraîneur des skills de l’équipe de France, qui m’entraînait quand je jouais au FC Grenoble.
Jeudi, jour de matchs, type tournoi. C’est-à-dire un match toutes les 2 heures. Nous avons remporté nos 3 matchs contre les Anglais. J’ai pris beaucoup de plaisir pendant ce stage et j’ai eu la chance de pouvoir marquer 2 essais lors du dernier match.
Une nouvelle convocation est envisageable ?
Il reste encore plusieurs tournois de Seven donc pourquoi pas. On verra bien, pour le moment je me concentre à 100% sur notre fin de saison en Pro D2.
En parlant de fin de saison, question toute trouvée, comment s’annonce celle de l’US Carcassonne ?
Le plus dur arrive, tout va se jouer dans ce sprint final composé de 7 matchs, dont 3 réceptions au Stade Albert Domec. Il faudra être intraitable à la maison et aller chercher des points à l’extérieur si on veut espérer figurer dans le Top 6 pour participer aux phases finales.
Dernière question « dilemme »,Tu préfères jouer la coupe du monde 2019 avec le XV ou les JO 2020 avec le VII ?
Je peux utiliser un Joker ? C’est vrai que je ne connais pas très bien le Japon, dans tous les cas cela serait une belle aventure et un grand honneur car pour moi porter le maillot national à XV ou à VII serait une réelle fierté.